Plusieurs mois par an, ce blog suit le compte à rebours d'une aventure passionnante : la création d'un spectacle avec des comédiens âgés de 5 à 18 ans…de la recherche des personnages, l'écriture, jusqu'au salut final…En 2018, pour la cinquième année consécutive, le spectacle est créé dans le cadre du projet French Remix, issu d'un partenariat avec la Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie de CHERBOURG en COTENTIN.
"Bonjour madame , vous désirez ?"
"Bonjour Monsieur , 3 kilos de pommes de terre."
"ça fait trois francs madame ."
"On ne compte plus en francs Monsieur , mais en euros."
"C'est vrai , excusez-moi , madame , mais lorsque j'avais l'âge de jouer à la marchande, on comptait en francs."
"Ah là là mon pauvre monsieur , voilà où nous mènent les activités de nos 2 adorables filles : à se retrouver à jouer comme des enfants à 42 ans, derrière une caisse centrale en contreplaqué, comme si on ne n'avait que ça à faire...
Un petit coup de mou hier après-midi , je le concède... ( dû probablement en parti à l'état de la salle à la fin de la répétition et au temps de rangement qui a fatalement suivi).
Aujourd'hui il a suffi de peu de chose : arriver en ville et trouver tout de suite une place de parking. Se rendre au théâtre pour chercher un escalier pour la scène 3 et le trouver aussitôt.
Croiser Anne qui posait des affiches.
Aller chez Eurodif et trouver facilement le tissu rayé (sur une idée géniale de Claire hier , bravo Claire pour hier !) qui va si bien aller aux 3 caissières et à Lionel, bref 4 personnages qui se trouvent d'un coup habillés. Enfin pas encore. Mais il n'y a plus qu'à .
Allez allons-y , y'a qu'à.
Ce soir on en est là ...
Bien sûr il va falloir raccourcir , ajouter des petites manches , pourquoi pas mettre un bandeau dans les cheveux , des chaussures rouges aux pieds. Et voilà .
Elles vont être bien belles ces trois là.
Il y a ceux qui galopent. Ceux qui jouent. Ceux qui cherchent toujours quelque chose. Ceux qui ont quinze questions par heure. Ceux qui sont dépassés par tout ce monde. Ceux qui ont toujours une bonne blague à faire. Ceux dont on retrouve toujours le texte ou le gilet oublié à la fin de chaque répétition. Et puis les organisés. Les autonomes. Ceux qui se trouveront toujours un petit coin à eux quelles que soient les conditions... Salut à toi bonhomme de neige tout seul dans le grand couloir !
Fin de la répétition du matin : impossible de jouer une scène : 5 absents sur 9 personnages... Ah là là , les week-ends de pont sont la hantise des fins de parcours...
Ne pas s'inquiéter, cela finit toujours par s'arranger.
Tiens , reprenons la couture. 17h : achat d'1m de tissu pour "essayer" quelque chose. 18h: on attaque. 20h30 : pour vous madame ce petit modèle dos nus pour la plage tout frais sorti de nos ateliers...
Tiens pourquoi pas arrêter le théâtre et ouvrir une petite boutique de confection. En dehors des aiguilles qui cassent cela doit être assez reposant non ?
Demain dès 9h , tout le monde sur le pont, pour la première répétition générale en costumes. Pas le temps de discuter ce soir . Encore 2 robots et un Père Noël à terminer...
Dans l'élaboration d'un spectacle, toute question qui pourrait sembler saugrenue est susceptible un jour de vous tomber dessus.
ex: Peut-on monter une chorégraphie avec des balais sans balais ? Essayer des costumes sans costume ? (Le groupe des rouges comprendra à quoi je fais allusion...)
La question du jour: "Comment un pingouin peut en un après-midi se métamorphoser en bonhomme de neige ? "
Je suis fidèle au pingouin. Je ne sais pas pourquoi. Cela a toujours été. Il y a comme cela deux trois choses que j'ai du mal à éviter dans un spectacle : les pingouins. Les vaches. Les chariots qui grincent...
La métamorphose du pingouin avait ceci d'avantageux qu'elle lui permettait d'être sur scène...sans l'être, puisque le spectateur, lui, aurait vu un bonhomme de neige.
Oui mais . La morphologie du pingouin étant ce qu'elle est , il a fallu accepter de refaire un costume complet , plus rond, plus gros. La mort dans l'âme.
Pas de pingouin cette année. Repos...
16 jours de la création du spectacle: ça prend forme pour les enfants.
On commence à passer du virtuel au plus concret . Au "là vous aurez une palissade" a succédé...un vrai morceau de la dite palissade. Elle n'est peut-être pas finie mais elle est là. C'est une grande qualité.
Aujourd'hui premiers essayages : un pantalon par ci , une veste par là et on commence à ressembler à quelqu'un d'autre. Même si là aussi il manque les couleurs, les carreaux , les points , et ce que l'inspiration voudra bien nous accorder d'idée pour que tout cela ressemble vraiment à quelque chose.
...et à certains moments de la journée on a même commencé à croire que si ça se trouve ça allait être bien !
Il serait un jour peut-être intéressant pour un chercheur en mal de sujet d'étude de se pencher sur celui-ci : " A partir de quel seuil l'hyperactivité d'un individu engendre t-elle intrinsèquement son hypoactivité ? " . Sujet d'étude, ou bien 2 heures pour un sujet de baccalauréat.
Exemple concret : ce matin : panne de batterie. Cause : trop de fatigue hier : on éteint son moteur . On ferme son esprit à tout ce qui est autour , excepté à la beauté des 4 pieds de tomates qu'on vient de rapporter et...on oublie d'éteindre les phares .
Conséquences : une partie de l'énergie disponible pour la journée d'après sera fatalement consacrée à réparer la panne , sans compter les rendez-vous pris où on ne peut plus se rendre faute de voiture et autres petites contrariétés bien contrariantes...
Donc ce soir repos. Et tant pis pour le dessin des rennes du Père Noël qui m'attend au 2ème étage.
Il pleut à torrent. Rendez-vous face au café Pompon avec Guillaume. Objectif du jour : dénicher des costumes dans les trésors du grenier de sa grand-mère. A 30km . Cela laisse bien des possibilités de circuits ça.
Tiens en passant : déposer les conduites son et lumière au théâtre. Il pleut à torrent : détaler à travers la place pour éviter les gouttes.
Puis en passant acheter enfin les feuilles de carton pour le décor de la scène 4 qui attendent depuis...Oui mais...il peut à torrent . Tant pis. Courir et enfourner les cartons au plus vite dans la voiture.
17h : Attraper Guillaume qui essaie de s'abriter mais...il pleut à torrent. Direction la Hague.
En passant : s'arrêter au local prendre le rouleau de tissu blanc qui manque aux couturières. Evidemment il est au fond. Evidemment tous les cartons juchés au dessus s'écroulent lorsque je le sors. (pour se remémorer le local au début de cette aventure se reporter à la photo J-44...c'est tout ce qui reste). Dehors il pleut à torrent. Guillaume est perdu dans la buée des carreaux de la voiture.
En passant : s'arrêter à l'"Atelier des Résistants" déposer le rouleau de tissu. Résistants. Ce n'est pas seulement un nom de rue mais aussi la capacité des habitants du lieu à affronter tout ce qu'on peut imposer de contraintes à leur retraite paisible.
Au premier : la couture. Les machines et les portants ont envahi la salle à manger et la font ressembler à un atelier clandestin.
Au dessous c'est bricolage. Plastique. Scotch et colle néoprène. Guillaume est impressionné par l'activité de la fourmilière...
Dehors il pleut à torrent.
Chez la grand-mère de Guillaume on a trouvé des robes roses, des bleues des jaunes. En passant on a admiré sa collection de poupées, les plantations de son magnifique jardin. On a rapporté 4 beaux pieds de tomate pour le jardin.
Tiens en passant : il avait même arrêté de pleuvoir.
19 jours ! Il reste 19 jours !
Quelquefois à 4 heures du matin , un vent de panique se met à souffler et on se dit qu'on n'y arrivera jamais. Trop de retard . Beaucoup d'absents aux répétitions. Pas assez d'heures dans une journée.
Ces jours-là à 6 heures on se lève pour commencer à travailler et ça commence à se calmer doucement. Vers 7h30 , tenue de combat enfilée on part à la chasse au puceron dans le chèvrefeuille du fond du jardin pour donner à manger aux larves de coccinelles qui se chargeront plus tard de faire toutes seules la chasse aux pucerons. Il faudra alors trouver une autre idée pour se détendre.
Quant au vent de panique pour ce week-end, il n'était pas nécessaire...avec les bourrasques à 110 km/h qu'il y a eu depuis vendredi , on était dépassé...comme le pied de tomates, trouvé ce matin par terre et qu'il a fallu tutorer en prévision d'une nuit prochaine annoncée difficile...
Et puis on arrive à la répétition et on voit le grand et rassurant Eric qui installe discrètement le matériel qu'il a préparé pour distribuer les cartes publicitaires. Bien rangé. Classé. Et un sac plein de perruques qu'Isabelle vient de finir. Et les boîtes des petits que Bob a collés , et les blouses qui arrivent de l'Atelier des copines de maman avec tous les ourlets finis.
Et là on se dit que l'on que la nuit prochaine , on pourra dormir tranquille. Tout va bien.
Ils sont comme ça les techniciens. Modestes. Discrets. Jamais de salut à la fin.
Lorsque tout le monde se réjouit dans le hall ou à la buvette, ils sont encore à rouler des tapis ou ranger des projecteurs...
J'aime bien cette salle après les spectacles. Ce soir ici était un joli voyage. Le théâtre peut être plus rapide et dépaysant que l'avion...si l'on accepte d'embarquer avec la compagnie.
Avec celle-là aucun souci. La carlingue est fiable.
Et même si l'un des pilotes en était à son premier vol , on était en confiance...On le connaît celui-là non ?
D'ailleurs ce soir Margaux applaudissait son papa pour ses débuts sur scène, et dans trois semaines , c'est lui qui l'applaudira...
N'est-ce pas papa ?
C'est fait. Les rouges ont eu leur baptême du feu ce soir en interprétant un extrait de leur spectacle sur la scène du Théâtre. Ils ont été TRES BIEN !
Ils ont découvert la salle qui rit pour la première fois aux répliques qu'on connaît tellement par coeur qu'on en est surpris. Les couleurs qui sont beaucoup plus belles sur scène que partout ailleurs. L'explosion du salut. Pour certains c'était la première fois. Nul doute que quelques uns auront encore ce soir attrapé le virus...Tant mieux.
Et dormez bien les petits.
Affiche revoir. Fait. Tickets marges à refaire. Fait.
Invitations cartes . Fait.
Déménagement d'une pile de cartons sous une pluie battante. Fait. Envolement de la dite pile au milieu du parking à cause d'un coup de vent. Fait.
Découpage au cutter sans s'entailler un doigt. Bien fait.
Epuisée. Courbaturée. Trop fatiguée pour continuer...
S'arrêter. Se coucher. A faire...
Au fur et à mesure que les jours passent, des photos de frimousses adorables s'accumulent...
...que je ne montre pas faute d'avoir demandé des autorisations...j'en profite donc toute seule !
Ce matin des petits anges, il y a trois jours les femmes de ménage essayant leurs costumes. 
Allez je les mets en tout petit avec les visages floutés comme à la télé. Aucune chance de les reconnaître.
Juste pour la couleur...et tant pis pour les sourires. Je les garde pour moi.
Ce soir inventaire du maquillage.
Peut-être reprendre des palettes de fard.
Du rose . Du parme. Quelles sont les couleurs des costumes déjà ? Ah oui . Bon, alors un orange en plus.
Et le blanc. Cette année on en met plus que d'habitude. Soit 57 visages pour deux soirs de suite, cela fait combien de fois 100 ml ça ? Allô ? Il m'en reste 6 flacons, en ai-je assez madame ?
Là , la dame elle rit . Bien sûr qu'on en a assez. Mais ça c'est tout moi. Surtout ne jamais risquer de manquer de rien...
Je les vois déjà galopant dans les couloirs du théâtre, une heure avant le spectacle, énervés comme des puces avec du maquillage plein les doigts et leurs trombines toutes blanches. Ce serait quand même dommage de manquer tout ça, pour 100 ml en moins...
Lundi 11h : Le Trident. Bureau de Françoise et d'Angelo.
C'est comme ça chaque année, au mois de mai, on va au Trident ( Théâtre de CHERBOURG), ses petits documents sous le bras, parler de l'horaire des répétitions, des représentations, de la fiche technique du spectacle, et signer la convention d'occupation de la salle.
Du moins c'est chaque fois ce qu'on croit en prenant son vélo pour y aller. La version simplifiée.
Car en vrai, le bureau de Françoise et d'Angelo, c'est un peu "A night at the Opera" des Marx Brothers croisé avec les galeries Lafayette ("A tout instant, il se passe etc...") Vous voyez ce que je veux dire ? Plutôt comme ça donc :
Ainsi ce matin, en plus de trouver une place, il fallait retouver et entonner vaillamment les plus grands succès de Gérard LENORMAN pour gagner le droit d'entrer, tout en abordant les problèmes de stationnement devant le théâtre à l'Italienne les jours de marché.
C'est comme ça chez eux. On est jamais déçu.
Voyons . Gérard LENORMAN. Mais si :
"A la porte d'Italiiiiie ,
on commence le voyaaaaage,
un camion et une nuiiiiiit et ce sont des lointains rivaaaaages..."
Au moins j'ai chanté ça à tue-tête tout l'après-midi, ça m'a changé les idées de l'affiche (encore elle) dont la maquette finie cette nuit n'a toujours pas le bon logo.
Y'en avait une autre, je suis sûre. C'était...Mince, c'est trop bête.
Là dessus je finis deux perruques, dont la rouge qui me narguait depuis trois jours...
Ah si ! J'ai enfin trouvé celle que je cherchais depuis ce matin :
"Oui mais il parle aux oiseauuuuuuuux
Au soleil et aux forêêêêêêts
Oui mais il parle aux ruisseaux parfois
Quand le temps n'est pas trop froiiiiiiiiid..."
Et bien je chanterai ça demain tiens...
...et passe le balai !
Il est 20h30. Depuis 4 heures cet après-midi , la réalisation de la maquette de l'affiche n'en finit pas sur l'ordinateur et me promet une longue nuit de travail...
Heureusement dans la tête, la chanson trouvée aujourd'hui et quelques images de la joyeuse répétition du matin. En voici deux :
Donc, si on y regarde bien : les grandes du groupe rouge savent jouer à la marelle et une bonne nouvelle : les 60 cartons du décor sont assemblés...
Bon allez, je retourne à l'affiche...
Soudain, le jeune G. s'arrête au milieu de la répétition et pointe de son doigt : "Regardez ! Là, sur le mur quelque chose est écrit..."
Chacun va voir, contemple le papier peint et vraiment, vraiment , est obligé de constater que, non, décidemment il ne voit rien.
"Si , si, regardez !" poursuit le jeune G. "Ici quelqu'un a écrit : "Et si..." Il trace de son index les lettres une par une , et vraiment , vraiment , on ne voit toujours rien.
Là, la metteur en scène commence à s'inquiéter : "Aurait-on à ce point dépassé le temps limite de répétition pour ces jeunes âmes fragiles , qu'elles se trouvent prises d'hallucinations ?"
Ou peut-être bien que nous avons à faire à un véritable signe : les mots "Et si..." ne sont-ils pas ceux en qui tout commence au théâtre . Stanislavski l'avait dit . Il me semble d'ailleurs en avoir parlé une fois dans un spectacle...
Moi j'y crois à cette histoire, d'ailleurs n'avons-nous pas ensuite vu apparaître la nouvelle personnalité de M. Verdier , tout d'un coup après des semaines de répétition.
C'est une preuve, non ?
NB: ceci est une photo légèrement trafiquée...
Chaque vendredi soir, cours des plus grands. Les "rouges".
En voici 2 pieds. Ce sont ceux d'Axel.
J'aurais pu présenter tous les grands, mais cela aurait posé des problèmes de droit à l'image. J'ai donc choisi de ne montrer que leurs pieds, mais j'ai oublié de prendre la photo pendant le cours.
Alors, comme Axel est le seul à être resté GENTIMENT pour m'aider à ranger, voici les pieds d'Axel...
Ca leur va bien aux grands le rouge, c'est gai comme couleur, vivant, ça explose quand ça rit...
C'est toujours agréable de rire avec les rouges le vendredi soir , juste avant le week-end.
Surtout quand il n'y a pas de quoi...Ce soir par exemple la question angoissante était : comment présenter la semaine prochaine lors des Rencontres de Théâtre de CHERBOURG un extrait du nouveau spectacle bien "au point" alors que chacun sait qu'à trois semaines d'une création, ce genre de perle n'existe pas...
La solution trouvée : présenter une improvisation montrant l'état d'une scène à trois semaines d'une création.
Dangereux mais tentant...
Allez on la tente !
Et voilà. Peu à peu on a repris le ryhme du marathonien. On court au milieu de costumes à faire, de textes à envoyer, de tickets à commander, de fiches techniques à rédiger, de répétitions à organiser...On a oublié petit à petit que le monde pouvait exister en dehors du théâtre. Et Paf ! Augmentation du baril de pétrole américain. Dur.
C'est vrai : dit comme cela , le rapport n'est effectivement pas évident. Sauf que...
Si j'ai bien compris, c'est cette augmentation qui par réaction en chaîne a provoqué l'annulation de notre réunion de travail de ce soir.
Pour faire vite: Le baril augmente. Donc le coût des carburants aussi. Donc aussi le coût de l'utilisation des véhicules. Donc aussi des bateaux. Donc le prix de revient d'une journée de pêche en mer s'envole. D'où énervement des marins-pêcheurs . D'où blocage d'enfer de tous les ronds-points de la ville, qui ça tombe mal, est un port de pêche. D'où blocage d'enfer aussi d'Eric, de Claire, d'Isabelle, de Françoise aux dits ronds-points. Anne dans la bagarre décide de rester au travail parce que tant qu'à faire autant être productive plutôt que bloquée dans sa voiture, Arnaud accepte qu'elle vienne un autre jour contre un pied de ciboulette à repiquer...
Et voilà comment le prix du baril américain risque de provoquer la désertification d'un jardin cherbourgeois. Triste monde.
Tout cela prive de "bleu "la liste "RAF" du jour.
Petite définition pour ceux qui ne comprennent rien à ce jargon :
RAF signifie : Reste A Faire... dans tous les domaines : techniques, administratifs, décor, lumières, costumes, etc... A chaque tâche sa case. Cela n'a l'air de rien mais dès qu'un souci est écrit dans une case, il cesse de réveiller son monde à 4 heures du matin.
Et lorsque le souci a été traité, liquidé, résolu, on le biffe en bleu, et ça, ça fait vraiment, vraiment du bien.
Dure journée.
Laissant vaquer son regard sur le compte à rebours, et avisant négligeamment les dates inscrites sur le blog, elle s'aperçut soudain que le 6 mai affichant joyeusement "J-34", il était impossible que le 8 mai qui suivait se targue d'un "J-33".
Bon sang, mais c'est bien sûr: l'horrible soirée du 7 mai lui revint soudain en mémoire : plusieurs tentatives de téléchargement s'étant soldées par un échec, elle avait fini par renoncer à mettre la page quotidienne en ligne. Et le compteur s'en été trouvé malencontreusement enrayé...
Donc ce 9 mai , elle ne put offrir que ce constat amer : non seulement rien n'avait avancé, mais cette improductivité allait compter double.
-31 donc... Pas de photo s'il vous plaît...
Ce qu'elle semble vide cette salle lorsqu'elle est vide...
Juste après...Lorsque la horde de tous ces personnages et les joyeux personnages qui les interprètent viennent de sortir.
La tête est vide , elle aussi.
Après, quand on sera capable de recommencer à penser, on pourra se demander si on peut être rassuré d'avoir réussi à "filer" tout le spectacle en 2 jours de répétition, ou si on doit hurler et s'enfuir devant l'ampleur "pharaonique" (c'est Axel qui a trouvé cet adjectif adapté ) de la tâche restant à accomplir.
Pharaonique: Oui . Impossible: Non . Comme d'habitude...
On sait seulement déjà que tout repos est exclu dans le mois qui s'annonce. Voilà tout.
PS: C'est Armel qui a trouvé la réponse au jeu d'il y a 3 jours...Mais il est trop modeste pour avoir écrit un commentaire ! Armel si tu passes par là, tu n'auras ta place gratuite que si tu écris un petit mot. Normal !
Aujourd'hui, pas de photo. J'ai oublié.
Mais j'ai retrouvé une image...
On y voit Henri , l'employé modèle de la version 2001 du spectacle, au moment de son monologue.
Cette année ce texte est dit par Lionel.
Ce matin, 10 h. Guillaume est venu travailler le monologue de Lionel. Guillaume n'oublie plus les répétitions. C'est bien...
Guillaume apprend toujours ses textes. C'est très bien ...
Guillaume dit le texte de Lionel. Nous parlons du texte. Nous parlons de Lionel.
Et petit à petit Guillaume devient Lionel.
Et moi, assise sur ma chaise, je pense que j'ai bien de la chance de faire ce métier...
Aujourd'hui : on rallume le piano, le synthé et le séquenceur qui ne comprenait plus rien tellement il y avait longtemps que cela ne lui était pas arrivé... Et c'est reparti pour la musique !
Il y a donc ENCORE des chances que malgré des lustres de retard accumulé, il y ait quelques chansons dans ce spectacle.
Pour fêter ça : un petit jeu avec 1 place gratuite au premier qui trouve la réponse.
D'après les indices sur la photo du jour : sur quelle mélodie devrait entrer Cloé (alias Didier) dans la scène 4 ?
(D'accord il vaut mieux avoir un ami musicien...)
A vos marques...
Les employés du Grand Bazar , le magasin de notre spectacle rangent, vont et viennent comme des fourmis dans une fourmillière. Chacun semble avoir un parcours sans surprise. Comme programmé.
Comme des fourmis. Ils se ressemblent, mais sont tous différents si on y regarde d'un peu plus près. C"est également ainsi que je vois leurs costumes.
Les employés du Grand Bazar sont interprétés par deux groupes de l'Atelier. Les bleus et les jaunes. Depuis la création d'N et I Ni , les élèves ont des noms de couleurs. C'est comme ça. Les jaunes sont nés en 92 . Les bleus un peu plus tard. Ce sont tous des enfants adorables. Vraiment.
Les bleus et les jaunes n'ont qu'un défaut. Un seul. Ils sont 22. Et quand on attaque leurs costumes on a l'impression qu'on en verra jamais le bout.
Heureusement , aujourd'hui , pour la deuxième fois cette année, il a fait beau. Alors faire les costumes des jaunes et des bleus, même à 22, sous le soleil , c'était un vrai bonheur.
Aïe , aïe, aïe...
Ce qui est terrible avec un blog quotidien qui relate l'avancée de grands travaux , c'est que les dits travaux ont obligation chaque jour d'avancer... où alors le rédacteur se trouve plutôt sec lors de la rédaction du soir.
Ainsi aujourd'hui...il a fait beau. ça n'a l'air de rien, mais c'était le premier jour de l'année où cela se produisait à Cherbourg, et la violence du changement de temps a forcément entraîné des conséquences fatales au rendement.
Les événements de la journée sont donc (dans l'ordre chronologique ) :
L'inauguration d'un barbecue flambant neuf,
Le repiquage de trois saxifrages, 1 coeur de Marie, 1 pied de tomates, 1 autre de basilic, 25 griffes de muguet, 3 branches de cornouiller, et j'en passe...
Entre deux les tickets du spectacle sont passés de la couleur au noir et blanc suite à la réception du redouté devis de l'imprimeur...cela donne cela :
Je sais, c'est moins bien. Ceux qui pleurent vraiment les couleurs, pourront toujours venir les revoir sur le Blog...(cf : Blog du 1er mai)
Pour les consoler , je leur offre le salut du soir des tulipes de mon jardin.
Quel rapport me direz-vous ?
Regardez...
Les tulipes sont elles aussi théâtrales ! Elles s'éveillent droites et dignes comme Phèdre récitant sa tirade. Lorsqu'elles on fini, elles saluent la cour, puis le jardin et s'évanouissent devant les applaudissements.
Promis. Demain j'arrête de déblatérer devant les tulipes et je me remets au travail...
J'aime bien ce père Noël.
Il passe au dessus de la plage avec son ballon et vous souhaite un Joyeux Noël. C'est sympa de sa part .
Je me souviens : ce père Noël , je l'ai acheté dans l'Est , lors d'autres vacances de Pâques, il y a quelques années où il avait fait un temps épouvantable. Là aussi.
Tiens, je vais le mettre en plus gros au verso de la carte. A côté du texte , comme ça :
Voilà. Il est bien là . Sur le verso de la carte postale publicitaire. En hommage à toutes les vacances de Pâques pendant lesquelles il fait un froid de canard. Mais cela n'arrive jamais en Normandie .
Et voilà encore un digne exemple pour appuyer ma réflexion d'hier: Je souhaitais que le décor des tickets ne fasse pas trop infantile...
Conclusion : on se retrouve après une journée de travail avec des illustrations qui ressemblent à de la layette...
De toute façon, tout cela est très mignon mais attendons le devis de l'imprimeur pour se calmer.
A ce moment là, il n'y aura peut-être plus besoin de s'arracher les cheveux sur les modes "CMJN" , "RVB" , ni la "bichromie" et le format EPS. Plus besoin de prendre le manuel pour calculer le pourcentage du "cyan" et du "magenta", on met tout en noir et blanc et hop ! Fin de la layette.
